Cartographie du givre

Le givre. L'eau qui, sous zéro, se transforme peu à peu en barbotine puis fige en bloc. En passant de son état liquide à son état solide, l'eau transforme son aspect et se donne une âme nouvelle. Elle s'offre entière à la nature, lui fait confiance, permet au froid cette liberté de la modeler à sa guise. L'eau modifie sa cartographie, adopte des lignes esthétiques, se métamorphose en formes subjectives évoquant des scènes et éléments étonnants. Le givre, combiné à la lumière et à la couleur du fond du cours d'eau où coule l'eau, a cette propriété de dessiner des tableaux singuliers dans un univers réduit à quelques pouces ou quelques pieds carrés.

Mes promenades ne sont jamais inutiles. Si, le plus souvent, elles portent à la lenteur de la rêverie, elles sont surtout prétextes à découvertes. Particu­lièrement lorsque j'ai en main l'appareil photo, ce troisième œil qui me permet d'interpréter les choses à ma manière

Les clichés de cette série ont été captés sur le rivage de la rivière Saint-Charles, à Québec, au cours du mois de novembre 2019, durant les premiers froids qui annoncent l'approche de l'hiver. Pour saisir la lumière du moment, je me suis penché au-dessus des branches et des roseaux surgis de l'eau auxquels étaient greffées des mises en scène hors du commun.